jeudi, avril 15, 2004

De l'importance des sciences...

Une réponses à un message d'un forum d'enseignants ....

Re: Faire aimer les sciences

Bonjour, Voici une petite contribution.

"Saturé de science,..." ! Encore faut il expliquer qu'il y a une différence énorme entre entendre parler de science et faire de la science.

A./ A propos "d'entendre parler ... de la science". Je pense que les jeunes entendent plutôt du bruit et non des informations scientifiques :

Certains journalistes ne font même pas attention, en reportant des découvertes scientifiques et ne citent même pas qui a obtenu quoi ! Quel pays ? Quelle université ou bien quelle grande école ? Quelle multinationale ou bien quelle entreprise Française et à quel pays cela profitera-t-il ?

Quel pays nous vend-il des inhibiteurs contre le HIV (sida) et contre la maladie d'Alzheimer et les micro-instruments de chirurgie pour déboucher les vaisseaux sanguins et guérir les maladies cardio-vasculaires ? Nous les fabriquons ou nous les achetons à un autre pays ?

Ce sont quelques exemples parmi d'autres où la physique et la chimie sont bien représentées (Simulations de dynamique moléculaire).

Personnellement, je pense que les jeunes ne sont même pas honnêtement informés ! Pourtant, Il fût un temps où Francis Perrin et autres scientifiques allaient eux mêmes au charbon pour informer les ouvriers des usines Renault et Citroën et pour expliquer l'enjeu de la physique de l'atome, ....

B/ A propos de faire de la science: Pour ne parler que des sciences physiques et chimiques.

Je ne crois pas que les sciences soient mal enseignées, ni mal introduites ni que les enseignants dégoûtent leurs élèves ou encore moins qu'ils n'exigent rien de leurs élèves.

Lorsqu'on considère la progression jusqu'à la Terminale, on trouve de la profondeur et de l'ambition au contenu du programme de sciences physiques. On constate cela notamment sur la liste physchim. Lorsque les professeurs en charge de ce programme s'expriment sur la liste, je lis souvent :

Le programme est bien mais nous manquons de temps pour le faire bien ! Comment faire ? Faut-il aller vite là, insister ici,...On s'échange les points de vue,.... Les idées fusent même sur la manière de faire acquérir durablement l'envie de faire des sciences ! Le Proviseur propose-t-il d'être plus exigent pour que les élèves apprennent que la science demande aussi des efforts et que nous devons leur apprendre à le fournir !

Pourvu que cela marche ! Bref, ça bosse dur un enseignant !

Par ailleurs, les américains sont particulièrement intéressés par les scientifiques français (plus conceptuels, bien formés,....).

A mon avis, la priorité et l'effort qu'un peuple décide ou ne décide pas d'accorder à la science et la place qu'il réserve à ses acteurs ainsi que les perspectives d'emploi,... sont la cause majeure du malaise des étudiants devant les études scientifiques. Ils savent maintenant que cela demande un effort qui de plus ne paye pas ou plus (c'est ingrat!). Ils ont autour d'eux des chômeurs qui ont fait de la science. C'est suffisant pour comprendre le problème !

On peut partir à l'étranger (USA, Hollande, Canada, Japon,...) mais une concurrence commence à apparaître : d'autres pays émergents proposent de très bons scientifiques moins chers aux multinationales et aux pays demandeurs et même aux entreprises Françaises !

Ailleurs, des citoyens ont un autre point de vue sur la question. Ils attachent de l'importance à l'éducation en générale et à la formation d'individus capables de déchiffrer ce monde complexe dans lequel nous vivons actuellement, où la science occupe une place décisive.

Si nous ne formons pas de scientifiques capables de discuter avec eux, nous n'aurons même pas notre mot à dire sur les orientations que peut prendre le progrès scientifique et technique.

En tant que pays solvable, nous serons et nous le sommes déjà de plus en plus, de bons clients pour ces pays ayant pris de l'avance sur nous en matière de progrès scientifique.

En effet, nos médecins ne vont tout de même pas laisser crever leurs patients si de nouveaux médicaments ou de nouvelles techniques existent. On nous vend des appareils avec le mode d'emploi et la garantie et c'est tout.

Un bon pays consommateur !

Une véritable réflexion et action s'imposent et les enseignants scientifiques du privé comme du publique (S.Physchim, biologie, mathématiques et techniques,...) seuls, ne peuvent pas contrecarrer la question.

Cordialement,
Naceur Bouziani

Aucun commentaire: